M. le Wali AÏt TALEB, l'heure des actes a sonné : message pacifique des étudiants de l'USMBA de Fès
Hicham TOUATI
Par une marche civique et silencieuse, des centaines d'étudiants du complexe Dhar El Mehraz ont adressé jeudi un ultime rappel aux autorités. Leur mouvement, salué par les citoyens, interpelle directement le nouveau wali de la région : le temps des promesses doit céder la place à celui des réalisations concrètes.
Sous un ciel automnal, l'Université Sidi Mohamed Ben Abdallah (USMBA) a offert jeudi 30 octobre 2025 une leçon de citoyenneté qui mérite d'être méditée. Des centaines d'étudiants et d'étudiantes ont quitté le campus de Dhar El Mehraz pour une marche dont la discipline et le calme parlaient plus haut que toute manifestation bruyante. Ce cortège ordonné vers le centre-ville de Fès incarnait la persistance d'une jeunesse qui refuse d'abdiquer ses droits tout en conservant sa dignité.
Cette marche n'est pas un coup d'éclat, mais l'aboutissement d'une attente patiemment contenue. Elle s'inscrit dans le sillage du Protocole de Janvier 2025, cet accord historique qui avait suscité l'espoir d'une résolution définitive des problèmes chroniques de la vie universitaire. En signant ce document, les étudiants avaient immédiatement suspendu toutes leurs actions protestataires, faisant le pari risqué de la confiance. La présidence de l'USMBA a honoré sa part de l'accord en déployant diverses mesures relevant de ses compétences, notamment dans les domaines infrastructurels et pédagogiques.
Pourtant, l'essentiel demeure en suspens. Les revendications portées jeudi rappellent l'urgence de compléter l'édifice : la cité universitaire adjacente au CHU, promise depuis des mois et capable d'accueillir 1200 étudiants dans 600 chambres, représente bien plus qu'un simple bâtiment. Elle symbolise le droit à un habitat décent, respectueux de la dignité humaine et de la vocation estudiantine. À cela s'ajoutent les demandes récurrentes de baisse du prix des transports, de création de lignes directes, d'amélioration des services de restauration et de révision du système des bourses.
La particularité de cette mobilisation réside dans l'écho qu'elle a trouvé auprès de la population fassie. Tout au long du parcours, automobilistes et piétons ont manifesté leur soutien par des signes de victoire et des mots d'encouragement. « Il est inconcevable d'ignorer les demandes des étudiants », affirmait une citoyenne rencontrée sur le parcours. Un autre témoin exprimait son espoir de voir le nouveau wali, M.AÏT TALEB, apporter des solutions là où ses prédécesseurs avaient échoué.
Aujourd'hui, le message est entre les mains des autorités régionales. Les étudiants de l'USMBA ont choisi la voie du dialogue et de la paix, tendant ce qui pourrait être considéré comme le dernier rameau d'olivier. Leur maturité politique et civique impose le respect et mérite une réponse à la hauteur. M. le Wali hérite d'un dossier-test qui définira les relations entre l'institution et sa jeunesse. Sa réponse, ou son absence, écrira le prochain chapitre : celui d'une confiance restaurée ou d'un espoir définitivement déçu. Le temps n'est plus aux discours, mais aux actes.








