Fin d’un conflit artificiel: Mohammed VI scelle le destin marocain du Sahara
Hicham TOUATI
Dans un élan de ferveur populaire guidé par une vision royale, le Maroc tourne une page décisive de son historie. Le vote du Conseil de Sécurité consacrant l’Initiative d’Autonomie pour le Sahara marocain a provoqué une explosion de joie à travers le pays et ouvre la voie à une ère de réconciliation et de développement unifié.
Ce devait être plus qu’une décision diplomatique. Ce fut un souffle traversant le Royaume, des ruelles animées de Fès aux vastes étendues du Sud. Vendredi 31 octobre 2025 restera comme une date gravée dans la mémoire collective marocaine. Alors que le Conseil de Sécurité de l’ONU adoptait, par une majorité significative, une résolution entérinant le plan marocain d’autonomie pour le Sahara, une vague d’allégresse submergeait les villes. À Fès, cœur historique et spirituel du pays, trente-cinq mille âmes sont descendues dans la rue. Un cortège vibrant, bruyant de klaxons et d’youyous, où se mêlaient trois mille véhicules et deux mille motos, incarnant la liesse d’un peuple voyant couronner un demi-siècle de patience et de résilience. Plus loin, à Zouagha, ce sont six mille cinq cents citoyens qui, dans un élan spontané, ont exprimé une joie longtemps contenue.
Cette communion nationale fait écho à la « nouvelle étape » évoquée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI dans Son discours historique du même soir. Un discours fondateur où le Souverain, saluant une « étape décisive dans l’histoire du Maroc moderne », a tracé la voie de l’après-31 octobre 2025. « Il y a un avant et un après », a-t-Il affirmé, scellant ainsi l’avènement d’un « Maroc unifié, de Tanger à Lagouira ».
Cette dynamique, patiemment construite par une diplomatie marocaine agile et visionnaire, porte aujourd’hui ses fruits. Comme le souligne le Doyen de la Faculté des Sciences Juridiques, Économiques et Sociales de Fès, M. Mohammed Bouzlafa, « la vision Royale est fondée sur une solution diplomatique où il n’y a ni vainqueur ni vaincu, une solution qui préserve la dignité de toutes les parties ». Une approche du consensus que le Souverain Lui-même a mise en avant, insistant sur la recherche d’« une solution où il n’y a ni perdant ni gagnant ».
Dans cet esprit de clémence et d’unité, le Souverain a lancé un appel poignant, non pas à la confrontation, mais au ralliement. Un message adressé directement « à nos frères dans les camps de Tindouf » pour qu’ils rejoignent la mère-patrie et contribuent, dans le cadre de l’autonomie, à l’édification et au développement de leur région. « En ma qualité de Roi du pays, garant des droits et des libertés des citoyens, Je confirme que tous les Marocains sont égaux », a-t-Il assuré, gommant par ces mots toute distinction entre les futurs revenants et leurs concitoyens.
Au-delà de la question nationale, c’est une main tendue vers le voisin algérien. Le Souverain a invité « Son frère, Son Excellence le Président Abdelmadjid Tebboune, à un dialogue fraternel et sincère » pour tourner la page des dissensions et raviver les liens d’une fraternité mise à mal. Un appel qui s’inscrit dans la perspective plus large d’une relance de l’Union du Maghreb Arabe, chère aux peuples de la région.
Alors que le Maroc s’apprête à célébrer le double anniversaire de la Marche Verte et de l’Indépendance, ces développements résonnent comme l’accomplissement d’un long processus. Les rues de Fès, hier en fête, n’étaient pas seulement le théâtre d’une victoire. Elles étaient le vivant témoignage d’une nation réconciliée avec son destin, unie derrière son Roi, et tournée, désormais, vers un avenir de construction et de prospérité partagée, d’un Maroc fort et soudé.