À Fès, un coup d’arrêt salutaire porté à un réseau de trafic de drogues
Hicham TOUATI
Le soleil était encore haut dans le ciel ce mercredi 24 septembre, lorsque les rues animées de Fès ont vu se déployer en toute discrétion les forces de l’ordre. Au terme d’une opération savamment orchestrée, quatre individus ont été interpellés, pris sur le fait alors qu’ils circulaient à bord de deux voitures légères. Ce que la fouille allait révéler quelques instants plus tard n’a laissé aucun doute sur la gravité des faits : près de 5900 comprimés psychotropes, 67 kilos de résine de cannabis et près de 300 grammes de cocaïne ont été saisis, ainsi qu’une importante somme d’argent en dirhams.
Derrière cette saisie d’envergure, c’est tout un travail de fond, mené depuis plusieurs semaines dans le plus grand secret, qui a porté ses fruits. La coopération entre les services de la police de la Wilaya de Fès et les équipes spécialisées de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST) a permis non seulement d’intervenir au moment décisif, mais aussi de préserver la sécurité des citoyens sans provoquer de heurts.
Dans le quartier où l’opération a eu lieu, les habitants, d’abord surpris, se disent aujourd’hui soulagés. « Ce qu’ont fait les policiers, c’est courageux. Ils nous ont épargné bien des drames. », déclare une maman de trois enfants.
Non loin de là, dans un café du centre-ville, les conversations tournent toutes autour de cette arrestation. Yassine, commerçant, exprime une inquiétude persistante face à la prolifération des drogues, notamment chez les jeunes : « Ces pilules, la chira, la cocaïne… ça circule vite dans certains milieux. Et les jeunes tombent dedans trop facilement. C’est un fléau silencieux. Cette saisie, c’est un message clair : l’État veille, et nous devons rester vigilants nous aussi. »
Du côté des autorités, l’enquête suit son cours. Les quatre suspects sont actuellement soumis à un interrogatoire approfondi, sous la supervision du parquet compétent. L’objectif : remonter jusqu’aux têtes pensantes du réseau, identifier d’éventuelles complicités et démanteler l’ensemble de la filière, du fournisseur au distributeur.
Mais pour beaucoup, cette affaire dépasse la seule question sécuritaire. Elle touche à l’équilibre social, à la protection des jeunes, à l’avenir d’une génération. Et c’est peut-être là, dans ce lien entre sécurité et tissu social, que réside toute l’importance de cette opération.
Karima, éducatrice, voit dans cette intervention une lueur d’espoir : « Le travail des forces de l’ordre est indispensable, mais il doit être accompagné par un effort collectif. L’école, la famille, les associations… Nous devons tous lutter contre cette gangrène. Aujourd’hui, c’est une victoire. Mais la bataille est loin d’être terminée. »
Dans une ville millénaire comme Fès, cette victoire contre les réseaux de la drogue résonne comme un rappel : préserver la sécurité, c’est aussi protéger l’âme vivante de la cité.
