l’USMBA de Fès au cœur de la réflexion sur la protection juridique et sociale des athlètes

l’USMBA de Fès au cœur de la réflexion sur la protection juridique et sociale des athlètes

Hicham TOUATI 

Sous l’impulsion de l’Université Sidi Mohammed Ben Abdellah de Fès, un colloque national d’envergure s’est tenu à l’Institut des Sciences du Sport autour d’un thème d’une brûlante actualité : la protection juridique et sociale des sportifs. Une rencontre d’une rare densité intellectuelle, où l’excellence académique s’est alliée à la vision humaine d’une université en mouvement.

L’amphithéâtre de l’Institut des Sciences du Sport à Fès vibrait, samedi 18 octobre 2025, d’un souffle d’idées et d’engagement. Réunis à l’initiative de l’Université Sidi Mohammed Ben Abdellah, chercheurs, juristes, experts en sciences du sport et responsables institutionnels ont croisé leurs regards sur une question essentielle du paysage sportif marocain : comment garantir aux athlètes une véritable protection juridique et sociale, du centre de formation jusqu’à la fin de leur carrière ?

Dès l’ouverture, le ton fut donné par le président de l’Université, qui a salué la synergie exemplaire entre trois institutions universitaires aux disciplines complémentaires : l’Institut des Sciences du Sport, la Faculté des Sciences Juridiques, Économiques et Sociales, et la Faculté de la Chariaa. Ce modèle de collaboration, a-t-il souligné, « incarne l’esprit d’ouverture, de dialogue et de transversalité scientifique que la USMBA érige en principe d’action ». 

Le président a également rappelé que l’université s’impose désormais comme un acteur majeur du développement de la recherche au Maroc, forte de 80 laboratoires actifs et d’une enveloppe budgétaire de 23,4 millions de dirhams consacrée à la recherche pour l’année 2025. Un dynamisme qui s’est traduit par une multiplication par dix du nombre de projets de recherche en trois ans et par la huitième consécration consécutive de la USMBA à la tête du classement national des universités publiques selon le prestigieux Times Higher Education.

Prenant la parole à son tour, le Directeur de l’Institut des Sciences du Sport a livré une intervention passionnée, empreinte d’une vision lucide de l’avenir de la pratique sportive au Maroc. Saluant l’accompagnement constant de la présidence de l’université, il a plaidé pour un changement de paradigme : « Il est temps, a-t-il déclaré, de passer de la logique de la performance à celle de la professionnalisation. Le sportif n’est plus seulement un compétiteur ; il est un créateur de valeur, un véritable acteur économique ». Sous sa direction, l’Institut s’emploie à former des cadres capables d’accompagner la mutation du sport marocain vers une véritable industrie structurée et créatrice de richesse.

L’intervention du Doyen de la Faculté des Sciences Juridiques, Économiques et Sociales, le professeur Mohamed Bouzlaâfa, a ensuite donné une profondeur économique et juridique à la réflexion. L’universitaire a rappelé que « le sport est désormais une véritable locomotive de développement, génératrice d’opportunités économiques et sociales multiples ». Il a invité à méditer sur la transformation qu’a connue le Maroc depuis la Coupe du Monde 2022, citant l’impact sur les infrastructures, l’investissement et le tourisme, autant de leviers à consolider à travers un cadre juridique solide et inclusif. Il a également rendu hommage aux enseignants et cadres sportifs de l’université, dont l’engagement a permis aux équipes universitaires de briller sur la scène nationale.

Quant au Doyen de la Faculté de la Chariaa, le professeur Abdelmalek Aouich, il a livré une allocution à la fois inspirée et empreinte de profondeur morale. Rappelant la haute sollicitude de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu l’assiste, à l’égard du sport et de la jeunesse, il a souligné que cette attention royale découle d’une conviction profonde : le sport est un vecteur d’émancipation, de citoyenneté et de cohésion sociale. « La protection des sportifs, a-t-il affirmé, s’inscrit pleinement dans cette vision royale : elle participe à la préservation de la dignité humaine et à la promotion des valeurs de respect, d’effort et de solidarité. »

Au fil des trois sessions scientifiques, les débats ont révélé la richesse des approches et la complémentarité des disciplines. Juristes, sociologues, psychologues et experts du sport ont exploré des thématiques aussi diverses que la protection pénale des sportifs, la couverture médicale et psychologique, les enjeux du numérique dans la pratique sportive, ou encore la réinsertion des athlètes après la retraite. Une pluralité d’angles qui a conféré à la rencontre une portée nationale et prospective.

L’atmosphère studieuse et conviviale qui a régné tout au long de laséance d’ouverture doit beaucoup à la modération exemplaire de M. Hamza Ibrahimi, secrétaire général de l’Institut des Sciences du Sport. Les participants ont également tenu à exprimer leur vive reconnaissance au professeur Abdelmajid Algouzi, coordinateur du colloque, saluant sa vision et sa capacité à fédérer autour de lui des chercheurs issus de divers horizons universitaires pour produire une réflexion de haute tenue scientifique.

En refermant les travaux, un sentiment unanime dominait : celui d’avoir participé à un moment fort du dialogue entre le sport, le droit et la société. Car si la performance reste la vitrine du sport, c’est bien la protection de l’homme derrière l’athlète qui en constitue le véritable fondement. À Fès, l’Université Sidi Mohammed Ben Abdellah vient d’en tracer la voie, avec rigueur, humanisme et éclat.